le trou noir

plutôt que de chercher un psychanalyste   je reprends l'écriture

Point de départ de mes réflexions, certainement la série " en analyse" . Elle est bien mais elle me bouscule. Comme je cherchais pourquoi, bon bien sûr la similitude avec les aventures de LM et de C , mais aussi tous ces gens qui souffrent torturés par leurs souvenir-écran . 

Je fais quelques exercices de yoga . Il est classique de dire que pour se détendre il faut évoquer un paysage reposant. J'ai essayé , j'ai cherché , IMPOSSIBLE ! C'est incroyable. Tout ce que je pouvais faire surgir étaient des images, certes belles, mais tristes. Le mot est vraiment léger ....je me retiens au bord du gouffre pour ne pas plonger ou être précipitée dans une tristesse incommensurable. Je n'en reviens pas . Pourquoi ? Cherche. 

J'ai pensé à la dépression anaclitique de Spitz. Il décrit des bébés séparés brutalement  d'une bonne mère et qui sombrent , après les pleurs l'anorexie les troubles ....je ne sais plus trop .... dans un état léthargique genre poupée de chiffon , inerte ...Donc c'est un état dépressif profond avant le langage.

Je sais bien que ma mère n'avait pas des qualités maternelles, je sais qu'elle ne voulait pas de moi, je sais 1 : qu'elle m'a nourri ( sans doute pour se déculpabiliser de ne pas m'aimer et pour ne pas risquer de me perdre comme elle avait risqué de perdre Christiane , anorexique....Pour Isabelle qu'elle ne voulait pas non plus elle l'a sur-investie dévorée castrée ... Pauvre maman ....) et 2 / que Micheline est arrivée dans la maison où je suis née à ce moment là .  Elle, elle avait des qualités maternelles ...exceptionnelles au regard de celles de ma mère.  Donc si je remets les morceaux ensemble, un bébé avec une mère laitière indifférente et une mère humaine joyeuse ( j'avais écrit : rires ....hahahaha ) tendresse . Ok ... Elle arrête de m'allaiter. Je suis toute à Micheline. Je n'ai aucun souvenir de ma mère dans cette époque . J'ai des souvenirs de Micheline d'Amée de mon père de mes soeurs oncles tantes cousine ( Babeth ) . Mais tout de même j'ai été à son sein , et ça s'est arrété... obligatoirement ça laisse des traces. Je suis devenue mignonne très mignonne mais un bébé il s'en fout d'être beau....elle devait me regarder comme un objet la gratifiant  sans voir ce qu'il y avait dedans . Micheline voyait l'intérieur mon intérieur.....La voilà l'hystérie mais est-ce vraiment ça ...

Et puis j'ai perdu Micheline. A la naissance d'Isabelle. Maman n'a pas voulu augmenter son salaire ( il y avait 5 filles tout de même 11 / 8  / 6  / 4-1/2  / et un bébé .....)  je n'avais pas 5 ans . J'ai tellement de souvenirs d'elle que je me croyais plus grande . Je ne me souviens absolument pas d'avoir été triste. SI je me concentre la seule chose que je ressens c'est : le jardin les arbres le vide la perplexité la solitude  ... et l'espace occupé par ma petite soeur Isabelle que je savais calmer. J'étais le seule qui la calmait . Avec les autres elle hurlait tout le temps. Je la berçais . Ça c'est très très net dans ma mémoire . Le berceau était dans le salon et je balançais le berceau . Je devais faire comme Micheline m'avait appris ! ......MERCI MERCI  MILLE FOIS MICHELINE DE M AVOIR APPRIS A ETRE MERE 

Et alors , où s'est elle caché ma déprime ?????? Je la retrouve là quand je cherche une image apaisante que je ne trouve pas .... Cherche cherche ......

Prochaine fois : le trou noir